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Un café nommé désir

16 Déc

14h….

Sommeil…

Zéro motivation….

Idée lumineuse, il me faut un café !

Le café, c’est la vie, c’est ma vie, ma drogue à moi, la substance fumante doit me couler dans les veines si on veut tirer quelque chose de moi sans quoi il est aisé de me confondre avec un mollusque lobotomisé (avec option « bien baveux » of course).

Et en ce début d’après-midi laborieux, aucune connectique ne veut fonctionner dans ma cervelle, mes yeux errent de mon écran au mur, du mur à mon écran, de mon écran à mon stylo, de… (je pourrais vous tenir en haleine de cette manière pendant trèèèèès longtemps mais bon j’voudrais pas abusé d’vot’temps non plus !), de mon paquet de chewing-gum vide à ma tasse de café vide…

Ma tasse de café vide…

Ma tasse de café…. VIDE ????

Mais comment ai-je pu laisser se produire un tel drame, comment moi j’ai pu attendre suffisamment de temps pour que les quelques gouttes encore présentes au fond de ma tasse aient eu le temps de sécher ???

Je dois remédier à ça et le plus rapidement possible sous peine d’un choc violent entre ma tête et l’angle du bureau causé par un endormissement soudain et incontrôlable.

Je réunis donc mes esprits, mes quelques forces (on appelle ça l’instinct de survie !), ma main fébrile se saisit du contenant sans contenu, dans un ultime effort mes jambes me soulèvent…

Je baragouine un grognement primaire, signifiant à collègue que je pars en quête du St Café, le graal, le goût (non, non vous ne rêvez pas j’ai bel et bien osé la faire !) et je pars arpenter courageusement les couloirs afin de rejoindre la pièce à café.

*la pièce à café est une petite pièce ou tu trouves non pas une machine à café dans laquelle tu dois mettre des petites pièces pour pouvoir prétendre à un peu de liquide (ce qui, vu ma consommation m’obligerait à péter mon PEL pour assurer mes besoins en caféine) mais bel et bien une cafetière en accès libre avec tout ce qu’il faut autour pour faire du café et tout ça GRATUITEMENT. Ponctuellement, il manque au choix des gobelets, ou du café, mais globalement on s’en sort !

On peut parfois y trouver des croissants ou des gens…

Dans la pièce à café la solidarité est de mise, s’il y a du café, tu peux te servir, s’il n’y en a pas libre à toi d’en faire au risque qu’il y en ait plus quand tu repasses pour t’en servir un.

Tu te fais niquer ta cafetière, une fois, deux fois et après tu élabores une technique de haut vol pour être la première devant la cafetière lorsque la dernière toute petite goutte tombe dans le bol (ce qui nécessite d’avoir au moins une fois chronométré le temps de passage et d’avoir donc passé 6 minutes et 38 secondes devant la dite cafetière à attendre).

En gros c’est comme un jeu de hasard et tu ne sais jamais si tu vas gagner ou perdre.

La pièce à café c’est l’adrénaline du matin ! NDLR*

Mais revenons à nos moutons !

Donc :

Je titube, le manque se fait sentir, je me cogne contre les encadrements de portes je cherche à tâtons l’interrupteur du couloir, ma main se blesse contre la rugosité de la moquette murale (depuis le décorateur est en prison ça va de soi), j’appuie sur ce qui me semble être ce foutu d’interrupteur, les néons blafards s’allument lentement dans un désagréable grésillement.

Mes pupilles se sentent agressées, mes yeux clignent, prennent quelques secondes pour s’habituer à cette nouvelle luminosité…

J’aperçois au loin la porte de la pièce à café entrouverte, mon pas se presse, j’arrive enfin dans le temple tant désiré. Je balaye la pièce du regard… La cafetière est vide.

Mon monde s’écroule !

Plan B : le thermos (oui parce que c’est dangereux de laisser une cafetière allumée alors on a aussi un thermos pour pouvoir transvaser le café et que ce dernier reste chaud), je l’ouvre et là, oh miracle, lumière divine et autres chants raccords, il reste juste de quoi me servir une tasse !

Contrôle à droite, à gauche, personne !

Je peux donc subtiliser les dernières gouttes en grosse égoïste que je suis.

Me voilà, moi et ma tasse pleine, en train de filer tel le brigand et son butin à la vitesse de l’éclair afin de regagner mon bureau.

J’y suis, je m’assoie, je pose mon magot.

Je contemple le liquide… bizarrement clair !

Je m’en saisie, l’approche de mon nez… ça sent la vieille chaussette !

Je goute !

Beurk, il est dégueulasse !

Tout ça pour ça, je me sens roulée.

Je sens que l’après-midi va être longue…